Isabelle MAIRET - "L'écrin de Maïa"
Conteuse de l'âme, Praticienne QuantEssence® à Corquilleroy,
proche de Montargis

On a perdu la clé


On a perdu la clé

 

Ils en avaient fermé la porte.

C’est sûr, elle était belle et bien fermée.

Mais ou était donc passée la clé ?

 

Cette porte qui permettait de passer d’un monde à un autre. Celle qui leur donnait la possibilité de tout régler, de tout créer, de tout réinventer. Cette porte sacrée qui donnait accès à l’inaccessible, juste par la volonté d’y croire et d’oser.

Cette porte qui apportait tellement de paix et de sincérité.

Celle avec laquelle ils étaient venus sur terre.

Celle à laquelle il toquait lorsque le besoin s’en faisait ressentir.

Celle qui leur avait permis de se reconnecter à leur identité divine.

Celle qui permettait à tout moment de se réfugier quand la tempête faisait rage à l’extérieur.

La porte de leurs sentiments, de leur joie, de leur émerveillement, de leurs émotions, de leur simplicité, de leur créativité.

 

Ils en avaient fermé l’accès.

Hop, jetée la clé !

 

Mais où était donc passé cette fichue clé ?

 

C’est bien là toute la question que se posait ces humains fatigués, lassés, blasés d’un quotidien alourdi par la peur, l’obligation, la vitesse, les règles et les croyances limitantes.

Un quotidien difficile où on leur avait dit qu’il fallait gagner sa vie, qu’il fallait travailler dur pour réussir, qu’il fallait se lever tôt et planifier sa journée pour y arriver.

Mais quel était donc ce pays ?

 

Ils la cherchaient bien de temps en temps, mais très vite ils abandonnaient. Trop long, trop laborieux, trop épuisant.

 

Parfois, même, ils arrivaient à creuser des trous dans leur jardin pour voir si le chien ne l’y avait pas enterrée.

 

Ils ont creusé, cherché encore et encore, partout, dans les vallées, sur les sommets, au pied d’un arbre ou dans les fleuves.

Ils ont sondé la terre, les murs, les rochers…mais rien.

Ils ne l’ont pas trouvée.

Ils se sont épuisés et se sont arrêtés d’y croire.

A croire en un possible trésor caché derrière cette porte fermée. A croire en une liberté, en une infinie possibilité d’exister.

 

Mais où était donc passé cette clé ?

 

Ils se sont épuisés et ont commencé à se ratatiner, à se courber, à se plier. Ils ont fini par avoir mal au corps et à la tête.

Ils ont laissé s’insinuer la peur, la haine et la méfiance.

Ils ont cessé de se regarder et de partager.

 

Il faut dire qu’on les y a bien aidés. On leur a dit que se toucher était dangereux. Que de rire ensemble était proscrit. Que de danser était interdit, que de se cultiver était banni. Que de voyager était mortel.

Ils y ont cru, pardi. Ben oui, c’était leur chef qui leur avait dit.

 

Alors ils ont perdu espoir en la vie. Ils se sont allongés et ont attendu que la fin arrive, sans bouger.

Il n’y avait plus besoin de chercher la clé, puisque les frontières étaient fermées. C’est leur chef qui leur avait dit.

 

Mais un matin, quelques-uns d’entre eux qui n’avaient pas laissé les écrans allumés, qui n’avaient pas perdu espoir, qui n’avaient pas cru en cette histoire, sont sortis de leur maison.

 

Ils se sont permis de manifester leur vérité et ce sont présentés au monde avec leur sincérité.

On sentait bien qu’ils étaient différents et qu’ils rayonnaient autrement.

Apparemment, ils avaient laissé la porte ouverte. Vous savez celle qui permettait d’accéder à la joie de façon illimitée. Celle qui donnait la force d’y arriver et d’avancer. Celle qui montrait des possibilités d’exister autrement.

 

Ils ont laissé voir ce qui se cachait derrière la porte. Un monde infini et libre. Un monde où ne régnait qu’amour et sincérité.

Alors, ils ont dansé, chanté, mangé, partagé ensemble. Ils ont manifesté leur grandeur infinie.

Ils se sont juste montrés tels qu’ils étaient, dans la simplicité et la gaité.

Ils ont laissé leur petite voie intérieure les guider.

 

Mais très vite on a eu peur. Peur qu’ils contaminent les vivants, surement ! Ou tout du moins ceux qui croyait l’être.

On a bien essayé de les faire taire. De leur dire d’arrêter, que leur façon d’exister était dangereuse, irraisonnée, inadaptée. On les a même traités de complotiste. On les a accusés des maux de la société. C’est sûr, ils faisaient peur avec leur lumière.

  

Mais ils ne se sont pas arrêtés. Ils ont continué à croire en l’humanité, en la bonté et en l’amour. Ils ont juste continué de vivre simplement, sans imposer leur volonté.

Ils ont rayonné ce qu’ils étaient. Ils ont repris à voyager, à se rencontrer, à se raconter. Ils ont tissé inlassablement un monde nouveau basé sur l’amour et le partage.

 

La question continuait, malgré tout, à se poser, dans certain foyer.

Mais où était donc passée la clé ?

 

Ceux qui n’étaient pas totalement épuisés, utilisaient leur dernière force pour la chercher.

Ils ont fait appel à des spécialistes spécialisés, des savants qui savaient, des chercheurs qui cherchaient, des docteurs qui soignaient, sans écouter.

Ils ont demandé de mettre en place des règles pour réglementer, des obligations pour obliger, des sanctions pour sanctionner.

 

Mais toujours point de clé !

 

Alors, un jour, à bout de souffle, ils ont lâché.

Et ils se sont autorisés à regarder de l’autre côté.

Celui où la lumière rayonnait. Là où ils n’avaient jamais osé poser leur regard.

 

Ils ont tourné la tête et se sont aperçus qu’il existait un autre monde. Un monde où régnait la joie, l’abondance, la simplicité. Ils y ont découvert des humains qui y vivaient.

Ils leur ressemblaient bien physiquement, mais quelque chose paraissait différent.

Ils n’avaient pas la même apparence.

Pourtant, ils avaient bien une tête, deux bras, deux mains, deux jambes, deux pieds, comme eux, mais ils étaient différents.

Ils ne cherchaient pas à faire quelque chose pour exister. Ils ne travaillaient pas, ne se pliaient pas à des règles, des obligations.

Ils marchaient simplement, tranquillement.

Ils semblaient apaisés et sereins. Ils ne perdaient pas leur temps à vouloir construire quelque chose.

Ils vivaient, tout simplement.

Et surtout ils rayonnaient.

Leur but n’était autre que de vivre en harmonie avec ce qui les entourait, ceux qui existait autour d’eux. Ils œuvraient pour un équilibre du bien commun.

Leurs habitats étaient ouverts à ceux de passage. Ils cultivaient leur jardin avec délicatesse et écoute. Tout était sacré en ce pays.

 

Ils avaient continué de croire en cette puissance infinie de l’amour. La porte ne s’était pas fermée et la clé n’avait pas disparue.

 

Alors, ceux qui n’y croyaient plus ont recommencé à y croire. Ils ont observé et se sont laissés toucher.

C’est ainsi qu’ils ont retrouvé la clé.

Elle s’était juste cachée, là, dans un coin de leur cœur, en attendant des jours meilleurs.

 

 

Isabelle MAIRET

3/1/2023


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